Moderne
Francis Poulenc
né le 7 janvier 1899 à Paris
mort à Paris le 30 janvier 1963
Qui est-ce ?
Compositeur français (1899-1963), membre du Groupe des Six, pianiste au style intelligent, naturel et extrêmement mélodieux, en décalage avec une époque marquée d'avantage par le sérialisme et la Seconde école de Vienne (Schönberg, Berg, Webern). On lui doit de nombreuses mélodies, des oeuvres de musique de chambre, pour piano solo, des motets religieux, un Gloria très connu ainsi que son magistral Dialogue des Carmélites, sur un texte de Georges Bernanos 
«Dès l'enfance, j'ai associé sans discernement, dans un commun amour, le bal musette et les Suites de Couperin. » 
Francis Poulenc naît à Paris en 1899 et commence très jeune l'étude du piano. Ses compositeurs préférés sont Schumann, Schubert, Mozart et Chopin. Il subira plusireurs influences, notamment celle de Debussy dont le langage harmonique le séduit, et de Stravinski alors qu'il découvre son Sacre du Printemps en 1913 (rappeloins que l'oeuvre a été créée au Théâtre du Châtelet de Paris et qu'elle a suscité une vive polémique au point qu'un commentateur évoquera le « Massacre du Printemps »). 
C'est à travers le pianiste Ricardo Viñes qu'il rencontrera un autre compositeur qui l'influencera : Érik Satie, ainsi que Georges Auric et Arthur Honegger qui formeront par la suite le Groupe des Six (avec Louis Durey, Germaine Tailleferre et Darius Milhaud) parrainé par Satie lui-même et Jean Cocteau. 
Il travaille l'orchestration en 1921 avec Charles Koechlin et rencontre les phares de la Seconde École de Vienne (Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Webern) en Autriche. 
Les Ballets russes de Serge Diaghilev lui passent commande des Biches qu'il compose en 1923 et qui constitue sa première oeuvre d'envergure accomplie. La rencontre du chanteur Pierre Bernac en 1926 s'avérera importante au double titre affectif et artistique : c'est pour lui que Poulenc composera la plupart de ses mélodies qu'il accompagnera par ailleurs au piano, étant lui-même un virtuose de l'instrument. 
Poulenc avait un goût poétique très sûr. D'abord frappé par Apollinaire (Le Bestiaire, Les Banalités, Rosemonde, Calligrammes, Les Mamelles de Tirésias), il mettra en musique des poèmes de Max Jacob, Jean Cocteau, Louise de Vilmorin, Charles d'Orléans, Aragon, Malherbe, Colette, García Lorca ou Ronsard. Un autre poète sera une de ses souces d'inspiration majeures à partir de 1935: Paul Éluard (Figure humaine, Miroirs brûlants, Cinq Poèmes, La Fraîcheur et le feu, Tel Jour telle nuit). 
De 1937 à sa mort en 1963, il composera surout des oeuvres chorales religieuses (Messe a capella, Stabat Mater, Gloria, Répons des Ténèbres) et des oeuvres de théâtre lyrique (Les Mamelles de Tirésias, Le Dialogue des Carmélites sur un texte de Georges Bernanos). 
On s'est beaucoup étonné du style de Poulenc qui pouvait passer du truculent ou du bouffon le plus gras (Chansons villageoises) au mystique le plus dramatique (Dialogue des Carmélites) ou épuré (Quatre Motets pour un temps de pénitence, Quatre Petites Prières de saint François d'Assise). Poulenc ne se cachait d'ailleurs pas d'une admiration pour les chansonniers parisiens tels que Maurice Chevalier et ses nombreuses mélodies reflètent cette inspiration populaire mêlée de gouaille, de cruauté et de tendresse. Mélodiste et harmoniste naturel à une époque marquée par l'expérimentation sonore, Poulenc a passé, et passe encore, pour un romantique attardé, un Chopin perdu au XXe siècle.